QU'EST-CE QU'UN DENAE
Question à laquelle nous avons toujours du mal à répondre. Cependant,
voici ce que nous avons compris (ou croyons avoir compris) :
DENAE signifie DÉtecteur Navigateur AÉrien.
Outre le Nord262 (2 DENAE à bord), on trouve des DENAE sur les appareils suivants :
L'ATLANTIQUE 2 |
Le GARDIAN - 1 NAV et un Radariste à bord |
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le HAWKEYE (seulement des officiers TACAE à bord - OSC, OAT, ENI, OSM) |
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le FALCON 50 - 1 DENAE à bord |
On trouve également un DENAE dans le Panther.
Le premier avion sur lequel nous allons voler en sortie de
cours est l'ATL2. Les DENAE y sont à l'origine au nombre de 3, mais
étant donné le nombre d'équipages restreint et la quantité de travail à
fournir, un poste de 4ème nav a été créé.
Les rôles des différents nav à bord de l'ATL2 :
- 4ème et 3ème nav : suivi de la navigation, respect des zones de travail et
des zones dangereuses traversées, prise en compte et notation de tous les
détails du vol (particularités des bâtiments rencontrés, problèmes
techniques ...)
- 2ème nav : Il est chargé de la formation du 3ème nav et doit également se
former au rôle de 1er nav. Il doit pouvoir épauler les autres navigateurs (les
vols peuvent durer plus de 10 heures et il faut alors se relayer)
- 1er nav : Il est également appelé ORI, et arme le radar
Les DENAE ont donc un rôle primordial dans l'avion dans tous les domaines, tant pour l'exécution de la mission (transits, positionnement, détermination d'objectifs, respect des zones ...), que pour la sécurité de l'aéronef (veille air-air pour le radariste, respect des DMA ...).
Tous les DENAE peuvent être amenés à armer d'autres postes que celui qui correspond à leur fonction à bord. Il peut par exemple s'occuper du FLIR (vision infra-rouge),armer le nez vitré ou au sabord ... Et en mission basse altitude à 30m de haut à plus de 300 Km/h ça vaut le détour !!! |
Dans les autres appareils sur lequel on trouve des DENAE, les fonctions ne sont pas les mêmes mais on retrouve toujours des navigateurs et des radaristes. La fonction d'officier spécialisé (le TACCO ou TACAE) est ouverte à tous les membres de l'équipage. Il y a un TACCO par équipage, et il y aura par exemple un TACCO et un DENAE ayant son BS (Brevet supérieur) par NH90 (le futur HLO de la Marine).
Un sous-marin repéré et pris un photo par un ATL2
Notre rôle, une fois macaronnés, est de d'emmener (ou de
ramener) un aéronef en toute sécurité vers sa zone de travail, en
donnant des ordres de route. Une fois sur zone, le DENAE assure la précision de
la navigation, guide le pilote, et assiste le TACCO dans l'exécution de la
mission. Les décisions sont prises à partir des différents renseignements récupérés par tous les opérateurs embarqués. Dans un ATL2 (le seul appareil
de patrouille maritime utilisé par la Marine, les autres aéronefs n'étant pas
armés font de la surveillance maritime), l'équipage opérationnel minimum est
de 13 personnes :
- 1 Chef de Bord
- 1 pilote
- 1 COTAC ou TACCO
- 2 MECaniciens de BOrd
- 3 DENAE (jusqu'à 4 en période faste de recrutement)
- 3 ÉLectroniciens de BORd branche GETBO (ou 2)
- 3 ÉLectroniciens de BORd branche DASBO
Merci à ceux qui m'ont aidé à apporter ces précisions.
Le radariste au travail
Les échos radars obtenus, les anomalies magnétiques détectées, les indiscrétions électromagnétiques, les alertes SAR (sauvetage en mer), la lutte contre les pollutions maritimes, contre les trafics & l'immigration clandestine, le guidage d' avions de chasse sur leur objectif sont autant de raisons de décoller ou de se détourner d'une route prévue.
Survol basse altitude d'un navire de transport
Certaines missions extérieures relèvent d'évènements internationaux,
comme ceux de Côte d'Ivoire de 2004 (ou des ATL2 surveillaient la Zone De
Confiance entre le nord rebelle et le sud loyaliste, comme les autres unités de
la force Licorne), le tsunami ayant ravagé l'Asie (des équipes sont alors parties chercher des survivants, les avions de la PATMAR ayant la possibilité de déployer des radeaux de
sauvetage) ...
D'autres sont prévues de longue date, comme les tirs de fusées Ariane depuis la Guyane (où un avion de la PATMAR vérifie que la zone de retombée est bien vide), les grands exercices internationaux,
des missions de lutte contre le narco-trafic dans les caraïbes ...
Cliquez sur ces images pour lire l'article
Il y a des détachements quasi permanents d'équipages à Djibouti,
Dakar (l'aéroport de la ville étant grâce à nos moyens de sauvetages,
homologuée OACI), d'une durée de 50 jours, des exercices internationaux, et même la possibilité de
vivre 2 ans en Nouvelle Calédonie ou à Tahiti (sur base du volontariat & des besoins de la Marine) ...